Peut-être en anglais plutôt, c’est plus design : Interoperability Manager.
Simplifions : l’interopérabilité est un mot posé sur le fait qu’un logiciel indique au monde des développeurs les méthodes et les techniques pour accéder aux données qu’il contient.
Plus académiquement, l’interopérabilité est « la capacité que possède un produit ou un système, dont les interfaces sont intégralement connues, à fonctionner avec d’autres produits ou systèmes existants ou futurs et ce sans restriction d’accès ou de mise en œuvre ».
Les avantages ? Là encore en simplifiant :
- si j’achète un logiciel A « interopérable », je réduis beaucoup ma dépendance à l’éditeur, puisque je pourrai trouver sur le marché de l’emploi des développeurs capables d’accéder aux données de A pour les exploiter dans d’autres logiciels : BI (Business Intelligence), visualisation de données, et tous les ponts entre les logiciels de la relation client (CRM)et les progiciels de gestion intégrés (ERP) ;
- si je suis l’éditeur A, je permets à toute une communauté de développeurs de proposer des modules complémentaires à côté de mon logiciel, ce qui le rend d’autant plus attractif.
C’est un gagnant-gagnant, qui n’est pas sans contrepartie :
- pour l’acheteur du logiciel, le fait d’avoir plusieurs acteurs impose une complexité d’intégration : ça veut dire des coûts, toutefois compensés par un marché plus large, donc des tarifs journaliers moyens moins forts ;
- pour l’éditeur, renoncer à conserver la propriété exclusive des méthodes d’accès aux données lui fait perdre mécaniquement du chiffre d’affaires en tant qu’acteur obligé.
Le mouvement est largement répandu aujourd’hui, et soutenu par les institutions.
Depuis 2009, l’Etat publie un guide de l’interopérabilité, référençant les normes techniques ouvertes à privilégier, les organismes normatifs à considérer. l’Etat soutient, je cite, « la stratégie d’Etat-plateforme ». Vous trouverez en commentaire le lien vers le Référentiel Général d’Interopérabilité, publié par la Direction Interministérielle du Numérique et du Système d’Information et de Communication de l’Etat. L’Union Européenne n’est pas en reste, et assume son rôle moteur.
Le sujet est encore complexe ! Et l’étendue des techniques reste lourd à maîtriser. C’est néanmoins de mon point de vue un sujet qui va forcément se développer, car d’une part c’est la condition pour le bon fonctionnement des plateformes, principe en plein essor, et d’autre part il sera le garant que l’investissement de l’entreprise dans ses logiciels sera pérenne. Voilà pourquoi je parie que bientôt des postes d’interoperability manager vont s’ouvrir.
A moins que j’aie déjà une guerre de retard ? Si vous êtes interoperability manager, écrivez-moi svp 😊 !